Redécouvrons quelques expressions bibliques passées dans le langage courant.
« Ainsi soit-il »
Traduction approximative du mot hébreu Amen dont la racine implique plusieurs idées : solidité, confiance, vérité. Dire Amen, c’est proclamer que l’on tient pour vrai ce qui vient d’être dit.
« A la sueur de son front »
Dans le récit de la Création biblique, Adam et Eve, au paradis terrestre, n’avaient pas à se préoccuper de leur vie matérielle. Après avoir enfreint la règle donnée par Dieu, ils sont chassés et obligés de travailler en peinant. Tu mangeras ton pain à la sueur de ton front.
(Genèse 3,19)
« Antédiluvien »
La Genèse situe le déluge dans les débuts de l’humanité. L’adjectif antédiluvien désigne une ère encore plus reculée, avant le déluge !
« Avaler le chameau et filtrer le moucheron »
Le chameau figure dans certaines expressions imagées : Matthieu rapporte une invective de Jésus contre les hypocrites qui « filtrent le moucheron et avalent le chameau ». (Matthieu 23,24)
« Un baiser de Judas »
A Gethsémani, Judas désigne Jésus à ses complices venus l’arrêter en lui donnant un baiser. Le baiser de Judas est le baiser de la trahison.
De nos jours, un baiser de Judas signifie toujours un baiser perfide. (Matthieu 26,48)
« Bâtir sur le sable »
La Bible fait de nombreuses allusions à Dieu comme rocher sur lequel on peut s’appuyer. Le roc est la meilleure fondation. Jésus est le fondement de la vie.
Dans le langage courant, l’image s’applique à tout ce qui ne repose sur aucune base solide.
(Psaume 18,32 ; Exode 17,6 ; Luc 6,48 ; Matthieu 16,18)
« Le benjamin de la famille »
Benjamin est le dernier des fils de Jacob et Rachel qui mourut en le mettant au monde.
L’expression désigne le plus jeune de la famille ou d’un groupe. (Genèse 35, 43-45)
« Un bouc émissaire »
Bouc que les Juifs chassaient dans le désert après l’avoir chargé de toutes leurs fautes, pour détourner la colère divine.
Aujourd’hui, l’expression désigne celui qui paie pour les autres. (Lévitique 16, 5-10)
« Une brebis égarée »
Jésus se compare à un bon berger qui rapporte sur ses épaules une brebis égarée.
Dans l’interprétation courante passée depuis dans le langage, « la brebis égarée » désigne toute forme de déviance.
« Un capharnaüm »
Capharnaüm est une petite ville de Galilée. Jésus en fit sa patrie d’adoption et y opéra beaucoup de miracles et de guérisons. Mais à l’enthousiasme succédèrent bientôt la méfiance et l’hostilité : alors, Jésus quitta la Galilée pour la Judée.
Aujourd’hui, l’expression désigne un lieu où règnent le désordre et la confusion.
« Cherchez et vous trouverez »
Le croyant a confiance en l’efficacité de la prière fondée sur la promesse reprise par Jésus : « Demandez et l’on vous donnera, chercher et vous trouverez. » (Matthieu 7,7)
« La colombe de la Paix »
Dans la Bible, la colombe symbolise la Paix. Aujourd’hui, la colombe et le rameau d’olivier sont l’emblème de l’ONU dont l’objectif est de maintenir la paix entre les nations. (Genèse 8,11)
« Crier sur les toits »
Les orientaux se réunissent souvent le soir sur les terrasses des maisons pour y prendre le frais. Les conversations y sont animées et bruyantes. On se raconte les dernières nouvelles. Jésus demande à ses disciples de proclamer sur les toits ce qu’il leur a dit en particulier, sans craindre les persécuteurs.
(Matthieu 10,27)
« Le démon de midi »
Evoque la tentation que l’être humain peut éprouver à sa maturité dans les domaines des sens et du sentiment. L’expression vient du psaume 91 : « tu ne craindras ni les terreurs de la nuit ni le démon qui dévaste à midi ».
« Etre transporté au septième ciel »
Dans la Bible, le ciel est le séjour de Dieu et des bienheureux, le paradis. Les anciens imaginaient sept voûtes de cristal, l’ensemble formant le firmament. L expression signifie aujourd’hui être dans un état de bonheur suprême, d’extase, éprouver un grand ravissement. (1 Rois 10,19 ; 2 Corinthiens 12,2)
« Une foi à transporter les montagnes »
Cette expression vient de Matthieu 17, 20-21. Cela signifie que la foi opère des miracles.
« Mettre la lampe sous le boisseau »
Jésus mentionne cet objet en comparant son enseignement à une lampe qu’il ne faut pas cacher sous un boisseau. Cette expression signifie cacher, étouffer les talents de quelqu’un. (Marc 4,21)
« Pleurer comme une Madeleine »
Un soir où Jésus mange, Marie-Madeleine, une pécheresse, vient tout en pleurs lui laver les pieds de ses larmes. Pardonnée et en paix, elle devient disciple et suivra Jésus jusqu’à sa mort.
Aujourd’hui, l’expression signifie verser beaucoup de larmes. (Luc 7, 36-50)
« Qui sème le vent récolte la tempête »
Malheur aux Israélites qui adorent de faux dieux.
Aujourd’hui, l’expression se comprend dans le sens faire des choses sans en mesurer les conséquences. (Osée 8,7)
« Rendre à César ce qui est à César »
César Auguste est le titre officiel de tous les empereurs romains. Pour embarrasser Jésus, les pharisiens lui demandèrent s’il était permis de payer l’impôt à César. Après avoir regardé l’effigie et la légende d’un denier, il répondit affirmativement :
« Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu », se refusant à confondre et à opposer le pouvoir temporel et le pouvoir spirituel. (Matthieu 22,17)
« Vos cheveux même sont tous comptés »
Dieu, dans sa bienveillance, n’oublie personne, il s’occupe même des plus petits détails. (Luc 12,7)