Sainte Catherine d’Alexandrie, fille du roi de Cilicie, naquit dans une famille de première noblesse. Elle perdit son père jeune. Après sa mort naquit la tradition des catherinettes !
Une conversion un peu tardive
Un ermite convertit la mère de Catherine, quant à la jeune fille elle se défendit plus longtemps appuyant son paganisme sur des raisons humaines. Puis, après une vision de Vierge Marie, elle demanda le baptême. Dès qu’elle l’eut reçu, Jésus lui apparut et elle le prit comme époux. Les artistes ont représenté ce mariage mystique en montrant Sainte Catherine avec l’enfant Jésus qui lui passe l’anneau au doigt.
Une relation conflictuelle avec l’empereur
Jeune, elle acquiert une connaissance tant des sciences, de l’art que de la poésie et de la philosophie. A l’âge de 18 ans, elle rentra en conflit avec l’empereur Maximin. Elle lui montra la vanité des idoles : « Pourquoi veux-tu perdre toute cette foule par l’erreur des idoles ? Apprends à connaître le Dieu créateur du monde et son fils unique Jésus Christ qui par sa croix a délivré le monde de la géhenne. » Incapable de répondre lui-même aux arguments de la jeune femme, l’empereur convoqua cinquante philosophes. Mais préparée par le jeûne et la prière, Catherine fit un discours si profond et si sublime sur la religion de Jésus Christ qu’elle les convertit. Pris de colère, Maximin condamna ces philosophes à être brûlés vifs.
Catherine martyrisée par l’empereur
Plein d’admiration pour la beauté et les hautes qualités de Catherine, l’empereur demanda sa main mais elle s’y opposa. Maximin la martyrisa et l’enferma dans un cachot pendant douze jours où selon la légende la jeune femme fut nourrie par une colombe.
L’impératrice voulut voir Catherine. En entrant dans le cachot, elle découvrit son visage resplendissant comme le soleil. Catherine lui annonça qu’après ces tourments elle régnerait éternellement. L’impératrice défendit Catherine. Néanmoins, Maximin décida d’abord de lui infliger le supplice de la roue garnie de pointes de fer (cette affreuse machine fut brisée et anéantie par la prière de la vierge) puis de la décapiter. De sa blessure, jaillit du lait au lieu du sang.
Catherine mourut le 25 novembre 305 ou 307 ou encore 310 dans la cité d’Alexandrie. Elle avait demandé au Christ que son corps fut respecté et que l’ère des persécution prit bientôt fin. Une tradition nous assure que des chrétiens d’Egypte découvrirent le corps de Catherine vers le VIIIième siècle là où il avait été enterré quatre ou cinq cents ans plus tôt puis que des anges transportèrent ce corps sur le mont Sinaï.
Sainte Catherine et la prière
J. Bricout dans le dictionnaire pratique des connaissances religieuses reprend un discours élogieux de Bossuet au sujet de Sainte Catherine d’Alexandrie. Ce discours rappelle que Sainte Catherine qui a étudié les sciences, a utilisé ce bien pour avancer vers la connaissance de la vérité grâce à la prière.
« Elle a contemplé du dedans la lumière de la science, ( ) elle l’a répandue au dehors, au milieu des philosophes et des grands du monde » pour annoncer l’Evangile ; enfin elle l’a mise dans le commerce ( ) pour gagner des âmes à Jésus-Christ. ».
Les questions de la science et de la technique sont aussi prégnantes aujourd’hui qu’au temps de Sainte Catherine. Le rapport que Catherine entretenait à la science peut m’inviter à réfléchir sur mon usage des moyens techniques qui sont à ma disposition. Comment peuvent-ils m’aider à grandir en humanité ? Puis-je les utiliser dans un rapport de liberté et non de dépendance ? Me permettent-ils de servir autrui ?
La tradition des catherinettes
La célébration des Catherinettes remonte au XVIème siècle. Selon la légende, Sainte Catherine d’Alexandrie fut demandée en mariage par l’empereur romain Maxence au IVème siècle. L’empereur lui ordonna par la même occasion de renier sa foi en Jésus-Christ. Comme Catherine d’Alexandrie refusa les deux demandes de l’empereur, celui-ci lui fit subir le supplice de la roue. La légende raconte qu’elle fut décapitée et qu’un ange vint sauver son âme. Elle mourut tout en restant ferme dans sa foi. Elle fut béatifiée par l’Eglise et on la fêta ensuite le 25 novembre du calendrier grégorien.
Sainte Catherine devint la seule Sainte à qui l’Eglise décerna trois auréoles. Les couleurs des trois auréoles de Sainte Catherine ont des significations particulières. La première auréole est verte et elle symbolise la connaissance, la seconde est rouge et rappelle que Sainte Catherine fut martyre, la troisième auréole est de couleur blanche et symbolise la virginité. Une confrérie de jeunes filles vénéra Sainte Catherine et faisait coiffer à la plus âgée d’entre elles, la statue de la sainte.
La célébration des Catherinettes eut lieu ensuite pour vénérer la mémoire du martyre de Sainte Catherine d’Alexandrie. On disait à l’époque que lorsqu’une fille n’était pas encore mariée à 25 ans, elle se mariait à l’aiguille. Par extension, la journée devint celle des couturiers et des modistes.
La fête des Catherinettes est l’occasion pour les modistes de fabriquer de nouveaux chapeaux et d’en coiffer les Catherinettes, c’est-à-dire les jeunes femmes âgées de 25 ans, encore célibataires. Plusieurs modèles et décorations de chapeaux sont créés pour l’occasion. Les modistes rivalisent de créativité pour offrir aux Catherinettes des couvre-chefs à leur image.