“Totus tuus”, expression de Saint Louis Marie Grignon de Montfort, désormais rendue célèbre par Jean-Paul II qui en avait fait sa devise. Dans son testament ce dernier écrivait de la Vierge : “Je ressens encore plus profondément que je suis totalement entre les mains de Dieu – et je reste constamment à la disposition de mon Seigneur, me confiant à Lui dans Sa Mère Immaculée (Totus Tuus).
Sa vie
A 20 ans Saint Louis Marie Grignon de Montfort quitte famille et amis et part à pied pour Paris, ayant le désir d’entrer au séminaire. En chemin, il donne aux pauvres qu’il rencontre, le peu de biens qu’il avait avec lui. Et c’est en haillons mais en se sentant libre et heureux qu’il arrive dans la capitale. Il entre au séminaire pour garçons pauvres. La nuit il veille les morts pour pouvoir payer sa pension. Chargé de la bibliothèque au séminaire, il dévore tout ce qui est écrit sur la sainte Vierge. Il est ordonné prêtre et le 5 juin 1700, il célèbre sa première messe à l’église Saint Sulpice.
Après avoir exercé son ministère à Nantes, il est repris par son désir de servir les pauvres. Il rejoint l’hôpital général de Poitiers où il est nommé aumônier. En 1703, il fonde avec Marie-Louise Trichet, l’institut des surs de la Sagesse Divine. Mais ses actions créent des oppositions et des jalousies. L’évêque lui demande de prendre le large.
Il décide de se rendre à pied à Rome et de confier son avenir au Pape. Le 6 juin 1706, il est reçu par le pape Clément XI. Le Pape le nomme « missionnaire apostolique » : « Vous avez, Monsieur, un assez grand champ en France, pour exercer votre zèle ; n’allez point ailleurs, et travaillez toujours avec une parfaite soumission aux évêques dans les diocèses desquels vous serez appelé : Dieu par ce moyen en donnera bénédiction à vos travaux. »
C’est le début de toutes les grandes missions (retraites) que Louis Grignon de Montfort ne cessera plus de donner jusqu’à sa mort. Il invite les croyants à réaffirmer les promesses faites au baptême, et à aller à Jésus par Marie. Car Louis-Marie a découvert que pour lui-même, ce chemin marial avait été un excellent chemin. Personne n’a mieux connu Jésus, personne ne l’a mieux aimé que Marie. Elle a participé à ses joies et à sa douleur. Elle était là à Cana. Elle était là quand son fils mourait sur une croix. Elle est là près de lui dans la gloire, première à rendre grâce, première à implorer pour notre salut à tous.
Les prêches du Père Grignon de Montfort, parfois, dérangent clergé local. Alors il part pour la paroisse ou le diocèse proches. Il reste fidèle à la demande du Pape d’obéir aux Evêques. Il trouvera en Etienne de Champflour, Evêque de la Rochelle, un protecteur efficace.
Il utilise pour sa catéchèse des cantiques populaires qu’il compose, fait ériger des calvaires, constitue des confréries mariales, crée des écoles pour enfants pauvres.
C’est en mission à Saint Laurent sur Sèvres en 1716, qu’il meurt épuisé. Il sera béatifié en 1888 et canonisé par Pie XII en 1947.
Pour aller plus loin…
A l’invitation de Saint Louis Marie Grignon de Montfort,
– dans ma prière, me tourner vers Marie, lui confier mes forces et mes faiblesses,
– relire les scènes de l’Evangile où Marie est présente et contempler son attitude, voir à quoi elle m’invite dans ma propre vie : l’Annonciation (Mt 1, 18… Lc, 1, 26…), la Visitation (Lc 1, 39…), les noces de Cana (Jn 2, 1…), auprès de la Croix (Jn 18, 25…), au Cénacle avec les Apôtres (Ac 1, 14).
Extrait du Traité de la vraie dévotion à la Sainte Vierge par Saint Louis-Marie Grignon de Montfort
Premièrement, la vraie dévotion à la Sainte Vierge est intérieure, c’est-à-dire elle part de l’esprit et du cur, elle vient de l’estime qu’on fait de la Sainte Vierge, de la haute idée qu’on s’est formée de ses grandeurs, et de l’amour qu’on lui porte.
Secondement, elle est tendre, c’est-à-dire pleine de confiance en la Très Sainte Vierge, comme d’un enfant dans sa bonne mère. Elle fait qu’une âme recourt à elle en tous ses besoins de corps et d’esprit, avec beaucoup de simplicité, de confiance et de tendresse; elle implore l’aide de sa bonne Mère en tout temps, en tout lieu et en toute chose : dans ses doutes, pour en être éclaircie; dans ses égarements, pour être redressée […] Enfin, en tous ses maux de corps et d’esprit, Marie est son recours ordinaire, sans crainte d’importuner cette bonne Mère et de déplaire à Jésus-Christ.
Troisièmement, la vraie dévotion à la Sainte Vierge est sainte, c’est-à-dire qu’elle porte une âme à éviter le péché et imiter les vertus de la Très Sainte Vierge, particulièrement son humilité profonde, sa foi vive […].
Quatrièmement la vraie dévotion à la Sainte Vierge est constante, elle affermit une âme dans le bien [ ] elle la rend courageuse à s’opposer au monde, dans ses modes et maximes […].
Cinquièmement enfin, la vraie dévotion à la Sainte Vierge est désintéressée, c’est-à-dire qu’elle inspire à une âme de ne se point rechercher, mais Dieu seul dans sa Sainte Mère. Un vrai dévot de Marie ne sert pas cette auguste Reine par un esprit de lucre et d’intérêt […] il n’aime pas Marie précisément parce qu’elle lui fait du bien, ou qu’il en espère d’elle, mais parce qu’elle est aimable. C’est pourquoi il l’aime et la sert aussi fidèlement dans les dégoûts et sécheresses que dans les douceurs et ferveurs sensibles ; il l’aime autant sur le Calvaire qu’aux noces de Cana […]
Consécration à la Vierge, Saint Louis-Marie Grignon de Montfort
Je vous choisis, aujourd’hui, ô Marie, en présence de toute la Cour Céleste,
pour ma Mère et ma Reine.
Je vous livre et consacre, en toute soumission et amour,
mon corps et mon âme,
mes biens intérieurs et extérieurs,
et la valeur même de mes bonnes actions passées, présentes et futures,
vous laissant un entier et plein droit de disposer de moi et de tout ce qui m’appartient,
sans exception, selon votre bon plaisir,
à la plus grande Gloire de Dieu, dans le temps et l’éternité.