Notre troisième étape nous amène à Notre-Dame d’Orcival, en Auvergne. Un lieu de pèlerinage marial centenaire, où la tradition se poursuit chaque année, à l’Ascension.
Quand on évoque Orcival, le décor est rapidement planté : « Au centre de ce pittoresque bourg de montagne aux toits de lauzes se dresse, austère, la basilique Notre-Dame, fleuron de l’art roman auvergnat, édifiée au XII ème siècle(…) ». La beauté du lieu est le fruit d’une histoire centenaire du culte marial.
Premiers pas
En réalité, les premiers repères historiques concernant Orcival remontent bien avant le XIIème siècle. L’histoire date de 878, avec l’apport de reliques de la Vierge, venues de Pont-l’Abbé. Inévitablement, cette présence engendre un pèlerinage, qui devient de plus en plus important. A l’époque et jusqu’en 1243, les terres appartiennent aux comtes, puis aux Dauphins d’Auvergne. C’est dans ce contexte qu’au XII ème siècle, Orcival accueille un prieuré de la Chaise-Dieu, pour gérer l’administration des terres de l’abbaye. Les comtes d’Auvergne, associés notamment à l’évêque de Clermont, bâtissent alors une église. En 1166, elle est partiellement donnée à l’abbaye de la Chaise-Dieu par le comte Guillaume VII et son vassal Mathieu.
Développement du pèlerinage et de l’église
En 1170, une célèbre statue de la Vierge en majesté est apportée de l’ancienne église du village dans le nouvel édifice, ce qui accroît le culte marial. Connue pour son pouvoir thaumaturge, la statue est vénérée. Une légende attribue même la sculpture à Saint-Luc.
L’accumulation des deux buts de pèlerinage développent le village. Face à l’arrivée massive des pèlerins, l’architecture de l’édifice doit être modifiée. Un chapitre est érigé en 1245, sous la vocable de Notre-Dame, donnant plus de solennité au culte : Notre-Dame d’Orcival voit ainsi le jour.
Au XV ème siècle, l’église est endommagée par un tremblement de terre. Restauré, l’édifice s’embellit au XVII ème siècle d’un décor intérieur : badigeons sur les murs, les colonnes et les chapiteaux, ornements. Mais la plupart ont disparu sous la Révolution, même si le bâtiment a lui été épargné.
En 1840, Notre-Dame d’Orcival est classée monument historique puis élevée au rang de basilique mineure en 1894. Elle est à nouveau consacrée en 1958, après une restauration apportant avec elle un nouveau mobilier liturgique.
Procession depuis le XII ème siècle
Depuis le déplacement de la statue vers l’édifice actuel, une procession mariale se déroule chaque année. A l’origine, des bienfaiteurs et anciens prisonniers venaient déposer des ex-voto à la Vierge sous forme de chaînes, menottes etc., en guise de remerciements. Aujourd’hui, cierges et ferveur caractérisent le cortège nocturne, la veille de la fête de l’Ascension, en lieu et place de l’ancienne église, sur le flanc Est de la vallée. La statue est montée par des hommes en pieds nus, conduit par l’évêque de Clermont, sur le côté Ouest de la vallée, au « tombeau de la vierge ». Elle est ensuite ramenée au village pour inverser les rôles : c’est à son tour de faire monter, mais bien au delà de l’autre versant de la vallée, les prières des pèlerins.