En cette fête de Pentecôte, Benoît XVI a proposé une méditation sur la relation particulière entre l’Esprit et Marie. Elle peut particulièrement nous aider à reconnaître la présence de l’Esprit dans nos vies, elle qui a ” su l’attirer “.
La grande fête de la Pentecôte nous invite à méditer sur la relation entre l’Esprit Saint et Marie, une relation très étroite, privilégiée et indissoluble. La Vierge de Nazareth fut choisie pour devenir la Mère du Rédempteur par l’opération de l’Esprit Saint : dans son humilité, elle trouva grâce aux yeux de Dieu (cf. Lc 1, 30). En effet, dans le Nouveau Testament, nous voyons que la foi de Marie « attire », pour ainsi dire, le don de l’Esprit Saint. Avant tout dans la conception du Fils de Dieu, mystère que l’archange Gabriel lui-même explique ainsi : « L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre » (Lc 1, 35). Immédiatement après, Marie alla aider Elisabeth, et voici que lorsqu’elle arrive chez elle et la salue, l’Esprit Saint fait tressaillir l’enfant dans le sein de sa parente âgée (cf. Lc 1, 44) ; et tout le dialogue entre les deux mères est inspiré par l’Esprit de Dieu, en particulier le cantique de louange avec lequel Marie exprime ses sentiments profonds, le Magnificat. Tout l’épisode de la naissance de Jésus et de sa prime enfance est guidé de façon presque palpable par l’Esprit Saint, même s’il n’est pas toujours nommé. Le cœur de Marie, en parfaite harmonie avec le Fils divin, est le temple de l’Esprit de vérité, où chaque parole et chaque événement sont conservés dans la foi, dans l’espérance et dans la charité (cf. Lc 2, 19.51).
Nous pouvons ainsi être certains que le très saint cœur de Jésus, pendant toute la période de sa vie cachée à Nazareth, a toujours trouvé dans le cœur immaculé de la Mère un « foyer » toujours ardent de prière et d’attention constante à la voix de l’Esprit. Ce qui eut lieu lors des Noces de Cana témoigne de cette harmonie particulière entre Mère et Fils pour rechercher la volonté de Dieu. Dans une situation chargée de symboles de l’alliance, tel que le banquet nuptial, la Vierge Marie intercède et provoque, pour ainsi dire, un signe de grâce surabondante : le « bon vin », qui renvoie au mystère du Sang du Christ. Cela nous conduit directement au Calvaire, où Marie se tient sous la croix avec les autres femmes et avec l’apôtre Jean. La Mère et le disciple recueillent spirituellement le testament de Jésus : ses dernières paroles et son dernier souffle, dans lequel Il commence à diffuser l’Esprit ; et ils recueillent le cri silencieux de son Sang, entièrement versé pour nous (cf. Jn 19, 25-34). Marie savait d’où venait ce sang : il s’était formé en elle par l’opération de l’Esprit Saint, et elle savait que cette même « puissance » créatrice aurait ressuscité Jésus, comme Il l’avait promis.
Ainsi, la foi de Marie soutint celle des disciples jusqu’à la rencontre avec le Seigneur ressuscité, et continua à les accompagner également après son Ascension au ciel, dans l’attente du « baptême dans l’Esprit Saint » (cf. Ac 1, 5). Lors de la Pentecôte, la Vierge Mère apparaît à nouveau comme Epouse de l’Esprit, pour une maternité universelle envers tous ceux qui sont engendrés par Dieu pour la foi dans le Christ. Voilà pourquoi Marie est, pour toutes les générations, l’image et le modèle de l’Eglise qui, avec l’Esprit, avance dans le temps en invoquant le retour glorieux du Christ : « Viens, Seigneur Jésus » (cf. Ap 22, 17.20).
Chers amis, à l’école de Marie, nous apprenons nous aussi à reconnaître la présence de l’Esprit Saint dans notre vie, à écouter ses inspirations et à les suivre docilement. Celui-ci nous fait croître selon la plénitude du Christ, selon ces bons fruits que l’apôtre Paul énumère dans la Lettre aux Galates : « Charité, joie, paix, longanimité, serviabilité, bonté, confiance dans les autres, douceur, maîtrise de soi » (Ga 5, 22). Je vous souhaite d’être emplis de ces dons et de marcher toujours avec Marie selon l’Esprit et, tandis que je vous exprime mes remerciements pour la participation à cette célébration ce soir, je vous donne de tout cœur à tous, ainsi qu’à toutes les personnes qui vous sont chères, ma Bénédiction apostolique.